Allocation stratégique d’actifs : comment investir intelligemment dans votre société de gestion

Quand on parle d’investissement, on pense souvent à rendement, risque, diversification. Mais si vous êtes entrepreneur et que vous investissez via une société de gestion, une autre dimension devient tout aussi cruciale : la fiscalité.

Dans cette capsule, Francis nous parle d’un levier fiscal peu connu mais très puissant : l’allocation stratégique d’actifs. Et pour bien comprendre cette stratégie, il faut d’abord parler d’un outil essentiel : le CDC, ou compte de dividendes en capital.

Le CDC, un outil fiscal surpuissant (et sous-utilisé)  

Le CDC, c’est un mécanisme qui permet de verser des dividendes non imposables à l’actionnaire à partir de la société. En d’autres mots, il vous permet de sortir de l’argent de votre compagnie sans payer d’impôt personnel. Oui, vous avez bien lu.

Comment ça fonctionne? C’est simple (ou presque) :

  • Lorsqu’un gain en capital est réalisé dans la société, seulement 50 % est imposable.

  • L’autre 50 % est inscrit au CDC.

  • Ce montant peut ensuite être retiré par l’actionnaire en franchise d’impôt.

Exemple :

Un gain en capital de 100 000 $ génère 50 000 $ de revenu imposable, et 50 000 $ versés dans le CDC. Ce dernier montant peut être retiré sans impôt.

Ce type d’optimisation fait toute la différence entre une stratégie de placement qui vous coûte… et une stratégie qui vous enrichit.


Allocation stratégique : pas juste une question de rendement  

L’allocation stratégique d’actifs, c’est l’idée de structurer votre portefeuille non seulement selon votre profil d’investisseur, mais aussi en fonction de la fiscalité propre à chaque type de véhicule de placement.

Pourquoi est-ce si important?

Dans une société de gestion :

  • Les revenus d’intérêts sont imposés à 100 %

  • Les gains en capital ne le sont qu’à 50 %, et alimentent le CDC

Donc, à rendement égal, un gain en capital vous coûte deux fois moins en impôt.

Peut-on viser 100 % de gains en capital?  

Oui, et c’est là que la stratégie prend tout son sens. Deux approches principales sont possibles :

1. Utiliser des produits fiscalement avantageux  

Certains produits permettent de générer des rendements stables, tout en étant fiscalement considérés comme des gains en capital. Ces placements sont particulièrement utiles pour les entrepreneurs ayant un profil plus prudent (par exemple : 40 % revenus fixes / 60 % actions). Ils permettent de conserver la stabilité, sans sacrifier l’efficacité fiscale.

2. Bien répartir ses actifs entre les bons véhicules  

Prenons un investisseur avec un profil équilibré (60 % actions / 40 % revenus fixes). On peut répartir les actifs comme suit :

  • Revenus fixes → dans un REER ou un CELI, où l’impôt est différé ou inexistant

  • Actions → dans la société, pour générer des gains en capital et alimenter le CDC

Résultat : un portefeuille équilibré sur le plan du risque, mais optimal sur le plan fiscal.

Le report d’impôt : un effet boule de neige  

Un autre avantage important du gain en capital? L’impôt est reporté tant que vous ne vendez pas l’actif.

Prenons une image concrète :

Si vous avez acheté une action d’Apple à 1 $ en 1980, tant que vous ne la vendez pas, vous ne payez aucun impôt, peu importe sa valeur actuelle.

Ce report d’impôt vous permet de faire fructifier de l’argent que vous ne payez pas au fisc. Une logique puissante qu’on applique dans plusieurs stratégies chez CDS Capital.

Combien ça vaut, concrètement?  

Francis l’illustre bien : une bonne allocation stratégique peut représenter 80 à 100 % de rendement supplémentaire sur 20 ans.

Un portefeuille de 500 000 $ bien structuré pourrait ainsi valoir jusqu’au double, uniquement par une meilleure gestion fiscale.

Conclusion  

L’allocation stratégique d’actifs ne se limite pas à choisir entre actions ou obligations. Pour les entrepreneurs qui investissent via une société de gestion, elle représente une opportunité fiscale majeure. En comprenant des concepts comme le CDC, le report d’impôt ou la répartition judicieuse entre CELI, REER et société, il devient possible de bâtir un portefeuille plus rentable, plus stable… et surtout, plus intelligent fiscalement.

Ce n’est pas qu’une affaire de chiffres — c’est une façon de reprendre le contrôle sur votre richesse, et de la faire croître sans donner trop de place à l’impôt.

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